Bien préparer son morceau
1) Les idées
Ce qui est primordial dans un titre, ce sont les idées.
Un beau morceau n’a pas besoin d’un arrangement compliqué pour avoir du caractère, il sonne tout simplement avec une guitare ou un piano en guise d’accompagnement.
Soyez critique envers vous, n’investissez du temps que sur les idées qui le méritent.
2) L’arrangement
L’arrangement doit correspondre à votre style, et il convient de le construire autour de la mélodie.
Le mixage, aussi bon qu’il soit, ne pourra pas faire ressortir les différents instruments du morceau si l’arrangement est surchargé.
C’est en peaufinant l’arrangement que l’on va organiser les interventions des différents instruments, afin d’avoir une complémentarité des éléments.
Par ailleurs, c’est l’arrangement qui va déterminer la manière dont votre morceau groove : un bon arrangement est entraînant, sans forcément être bien mixé.
Prenez également du recul sur la durée de votre titre : pour certains, il suffira de 3 minutes pour tout dire, n’en mettez pas plus. Certains autres pourront durer plus de 4 minutes sans que l’auditeur ne s’ennuie.
3) Le choix des sons
Parallèlement à la mise au point de votre arrangement, il convient de bien choisir vos sonorités, afin que même sans mixage, elles s’accordent bien entre elles.
4) L’enregistrement
La prise de son est une étape cruciale : tous les défauts à l’enregistrement (distorsion, manque de définition, bruits parasites, etc.) ne pourront pas être rattrapés dans les étapes suivante. Bien au contraire : les compressions successives vont les rendre encore plus évidents.
L’exigence est la même si vous utilisez des samples : ne les choisissez que de haute qualité, très dynamiques et très bien définis.
Veillez à ce que chaque piste soit enregistrée avec un niveau adapté (peak entre -6 et -12 db sur le vu-mètre de votre logiciel).
Nous vous conseillons une résolution de 24 bits avec une fréquence comprise entre 44.1KHz et 192KHz selon la puissance de votre système et le nombre de pistes.
Si vous ne maîtrisez pas les problèmes de phases, enregistrez la plupart de vos pistes en mono.
Enregistrez le son naturel, sans traitement (égalisation, reverb, etc.), il sera toujours temps de le faire au mixage.
5) Le mixage
C’est au mixage que vous allez mettre tous les instruments dans le même paysage sonore, en effectuant des travaux d’égalisation, de compression, de volumes, de reverb, de panoramiques, etc.
Plus vous aurez soigné les étapes précédentes, moins vous aurez de travail au mixage.
L’égalisation consiste à amplifier ou à atténuer certaines bandes de fréquences sur les pistes, afin qu’elles s’imbriquent harmonieusement dans le spectre.
Pour une égalisation naturelle, il est conseillé d’atténuer les fréquences trop présentes, avant d’amplifier les fréquences que vous n’entendez pas assez.
Par exemple, si votre mix n’est pas assez clair, évitez d’ajouter des aigus. Commencez plutôt par creuser les bandes de fréquences encombrées.
Un incontournable du mixage : mettre un coupe-bas entre 80 et 120 Hz sur tous les instruments autres que la basse et la grosse caisse. Cela permet d’aérer considérablement votre son.
La compression a pour but de modifier la dynamique d’une piste afin qu’elle s’insère dans le mix sur toute sa durée. Selon son réglage, la compression a deux effets :
- soit elle conserve l’attaque du son, et réduit le reste du signal. Cela permet à un son de prendre moins de place dans un mixage tout en gardant son punch, c’est utile pour un piano ou une basse par exemple,
- soit elle régule le volume du son afin d’avoir plus de constance, c’est utile pour une voix ou une guitare sèche par exemple.
Une bonne gestion des volumes va permettre de minimiser les traitements d’égalisation et de compression, ce qui donnera un résultat plus naturel.
Sur les logiciels d’enregistrement, l’automation permet de faire varier le volume des pistes en cours de morceau.
Imaginez par exemple que votre morceau commence par un piano-chant, et qu’au premier refrain, une guitare vienne s’ajouter. Dans ce cas, vous pouvez baisser le piano de 1dB pour laisser de la place à la guitare.
La reverb est utile pour donner un coté plus réaliste et moins sec à votre mixage.
La bonne gestion des reverbs permet de donner une sensation de relief, et de situation des instruments les uns par rapport aux autres.
Le choix du type de reverb (hall, room, plate) est une affaire de goûts et va déterminer l’ambiance du morceau.
Il est possible de régler les paramètres temporels de vos reverb (prédélai, durée) de sorte à ce que la reverb agisse en rythme, et participe au groove du morceau.
Le panoramique est la répartition gauche-droite des instruments. Il est d’usage de mettre les sons les plus énergétiques au milieu (grosse caisse, basse, voix).
Selon nous, le mixage doit tout d’abord sonner convenablement en mono, pour bien sonner en stéréo. Pensez aux gens qui écouteront votre titre sur un radio-réveil !
Pour partir sur de bonnes bases, il vaut mieux posséder peu de plugins et bien les connaître.